AGACEMENTS

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GROGNE COMEDY

Salut mes Canards,

 

Depuis des mois, les hordes syndicales appelaient à la grève contre la réforme annoncée et promise des retraites. Force est de constater que la mobilisation, du moins dans les premières heures fut au RDV. Pas moins de 800 000 personnes au niveau national pour descendre dans la rue et manifester son mépris courtois pour ce projet gouvernemental.

 

Soit. Analysons cependant le fond du mécontentement populaire, sur quoi Marcel râle-t-il ?

Qu'a-t-il à perdre ?

Difficile de répondre dans la mesure où pour le moment et pour encore quelques heures, notre gouvernement n'a rien annoncé de concret sur les modalités pratiques de cette réforme et ses conséquences. Chacun y va de son commentaire, de ses spéculations, de ses scénarii catastrophe sur l'avenir improbable de ses vieux jours.

Comme si cela ne suffisait pas, les journalistes alimentent le débat en tendant micro et objectifs de caméra aux plus gesticulants des syndicalistes pour bien montrer que de toute façon, y a pas moyen, cette réforme on n'en veut pas, que les gens à Matignon et à l'Elysée, c'est rien que des coquins qui veulent faire de la casse sociale et que puisse que c'est ça, on va bloquer le pays pour bien montrer qu'on n'est pas d'accord...

 

Mais pas d'accord sur quoi ?

Sur le contenu de la réforme ?

Sur ses modalités d'application ?

Sur les populations concernées ?

Sur l'âge de départ ? 

Difficile de répondre, dans la mesure où rien n'est encore annoncé. Cette grève se base sur... du vent, des gesticulations aussi vaines que ridicules.

 

Alors si c'est pas sur le contenu, c'est peut être sur le principe même de la réforme qui vise à uniformiser tous les régimes (42 cohabitent à ce jour) en un seul. Là, bien sûr, certains y voient la perte de certains avantages par un alignement forcé sur un régime général qui ne supporte aucune exception. Et les exceptions sont nombreuses. Touche pas à mon bas de laine ! 

Pour les plus radicaux, discuter de certains sujets c'est comme remettre en cause la religion, l'existence du très Haut, blasphémer son Saint Nom, commettre l'irréparable en osant imaginer un seul instant que l'on puisse faire ou croire différemment. Mes acquis sont par définition les tables de la loi, gravés dans le marbre, intouchables et sacrés.

 

Je me marre. Ceux là, je les laisse volontiers sur le côté de ma route. Ils ont oublié que depuis 1945 la société a évolué, que la démographie est changeante, que les générations qui passent n'attendent pas forcément la même chose du travail et que les projets de vie vont peut être au-delà même des projets de retraite. L'existence ne s'arrête pas avec la cessation d'activité. je ne cesse pas d'exister parce que je ne travaille plus.

Mais travailler au delà de 65 ans, ce n'est pas sale si c'est un choix. Tout le monde n'entretient pas nécessairement un rapport sacrificiel avec le travail.  J'ai le droit d'être passionné et de ne pas m'arrêter.

Ma génération ne vit-elle que pour sa retraite ? Quel manque de perspective ! La retraite est un passage vers autre chose, il n'y a de limite que l'imagination pour gagner sa croûte. Pour ma part, je ne regarde pas l'Überisation de la société avec un mauvais oeil mais plutôt comme une opportunité d'arrondir mes fins de mois si besoin en était.

 

La réforme mes Canards, elle est déjà bouclée depuis des mois, elle se discute dans les couloirs feutrés des ministères avec la complicité des syndicats qui te vendent en ce moment un combat de façade pour te laisser croire en un espoir de retour en arrière.

Marché de dupe pour sauver les apparences. La pièce est bien jouée, la mise en scène impeccable avec dans le rôle des méchants la CGT et SUD et dans celui des gentils la CFDT, l'UNSA et la CFTC. Ces derniers représentant l'espoir d'un assouplissement du mouvement vers un retour à la normale, du moins dans les transports publics.

 

Si tu veux une retraite confortable, parce qu'après tout, tu as le droit de n'avoir que cette seule ambition, alors mets des sous de côté au lieu de dépenser des fortunes en I-merdes. Réfléchis à tes modes de consommation pour te laisser des marges aux fins de bas de laine.

Pour moi, la retraite c'est un nouveau départ vers mes projets de vie, pas une lente pente tranquille vers un trépas programmé.

 

A+

 



11/12/2019
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